Le Bien peut-il exister sans le Mal? Et vice-versa? C'est l'une des questions philosophiques à laquelle on peut s'amuser à réfléchir -ou non- en regardant "Megamind", le nouveau dessin animé en 3D des studios DreamWorks, ce mercredi sur les écrans français.

Question existentielle subsidiaire: peut-on choisir son destin ou doit-on le subir? Car dans cette histoire de deux super-héros que tout oppose, tout commence dès la petite enfance. Deux bébés de la planète Krypton, juste avant sa disparition, sont envoyés sur Terre par leurs parents respectifs, avec chacun des super-pouvoirs. Mais leur atterrissage est bien différent.

Le premier bébé, à l'intelligence hors du commun, grandira derrière les barreaux d'une prison pour criminels surdoués et deviendra Megamind (qu'on peut traduire par "Super-Cerveau"). Le second, au contraire, tombera dans une belle maison au sein d'une famille aimante, et deviendra Metro Man. Chacun son destin. Voici donc, devenus adultes, les deux super-héros qui s'affrontent.

Megamind, chétif et tout bleu, a le crâne de Laurent Fabius, le regard de Patrick Bosso et le sourire de Christophe Dechavanne. Dans la version française, sa voix est celle de Kad Merad. Avec ses super-pouvoirs, il veut conquérir Metro City et la mettre sous sa coupe - mais on a du mal à détester complètement cet anti-héros gentiment méchant.

Car à chaque tentative, il échoue. Metro Man, méchamment gentil, s'oppose à lui et défend la ville. Bellâtre bodybuildé, mélange de Superman et d'Elvis Presley (et voix de Franck Dubosc), il incarne le Bien, qui triomphe du Mal sans coup férir. Tout bascule quand Mégamind, enfin, parvient à éliminer Metro Man. Une nouvelle histoire commence. Mais très vite, le méchant déchante: il s'ennuie. "Quand on y pense, nous avons tout et nous n'avons rien. Tout est trop facile", dit-il à son confident, Nounou. "Où est le plaisir d'être méchant si on ne se fait pas arrêter par un bon?"

Megamind a alors l'idée d'user de ses pouvoirs pour créer un nouveau super-héros, qui fera office de nouvel adversaire à sa taille: Titan. Le problème est que celui-ci va vite virer de bord et se montrer pas si gentil que ça...

Megamind, Metro Man, Titan, ces trois personnages principaux sont avantageusement accompagnés par deux autres, pas si secondaires: Roxanne, la malicieuse journaliste dont le charme va faire des ravages, et Nounou, le poisson rouge enfermé dans un grand robot et qui, rescapé comme lui de Krypton, veille fidèlement sur Megamind.

Le film est signé Tom McGrath, le réalisateur de "Madagascar". Le scénario ne vient pas d'une autre planète mais les personnages (et leurs voix) sont bien typés et attachants. Et le message, doublement simple, tient dans deux répliques du film: "On ne juge pas un livre à sa couverture", dit Roxanne. "Le destin n'est pas la voie qui s'offre à nous, mais la voie que l'on choisit", renchérit Megamind. C'est super-moral.

Le nouveau bébé de Dreamworks

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